J’ai été personnellement conduit à réfléchir sur les limites du langage, par mes études sur le mysticisme néoplatonicien. On sait l’importance jouée dans ce mysticisme, par la théologie négative: Dieu est antérieur à tous les noms; pour l’atteindre, il faut renoncer au discours; on ne peut que le toucher obscurément au sein de l’expérience mystique. Le théoricien le plus radical de cette théologie négative, ce n’est pas Plotin – qui se permet bien des affirmations au sujet de l’ineffable – mais c’est Damascius. Pour Damascius, l’Un, auquel Plotin s’arrête, est encore quelque chose que nous pouvons saisir grâce à l’unité qui est en nous ! Mais au-delà de l’Un, il y a le principe absolument premier de l’Un et du Tout. Ce principe est absolument ineffable et inconcevable. Et Damascius voit très clairement toutes les conséquences de ces négations.
*Paru dans la Revue de Métaphysique et de Morale 63, 1959, p. 469-484. 1. Damascius, Dubit. et Solur., C.E. Ruelle (éd.), Paris, 1889, n°4,t. 1. p. 6, 17; trad. fr. A. Ed. Chaignet, Problèmes et Solutions touchant les premiers Principes, Paris, Leroux, 1898, p. 11.m
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.