« […] Un mot, un seul mot, ultime ou premier, y intervient, avec tout l’éclat discret d’une parole apportée par des dieux : détruire. Et, ici, nous ressaisissons la deuxième exigence de ce mot nouveau, car s’il faut aimer pour détruire, il faut aussi, avant de détruire, s’être libéré de tout, de soi, des possibilités vivantes et aussi des choses mortes et mortelles, par la mort même. Mourir, aimer : alors, seulement, pourrons-nous nous approcher de la destruction capitale, celle que nous destine la vérité étrangère (aussi neutre que désirable, aussi violente qu’éloignée de toutes puissances agressives). »
Maurice Blanchot, L’Amitié, Gallimard, Paris, 1971
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