Parce que c’était ailleurs
Parce que c’était un brin de mai le printemps
Parce que c’était précisément
Comme souffle le temps
Parce que j’aimais trop le bonheur tout en craignant la Vie
Son rythme presto lento et ses coups kilométriques
Le legato élancé des morsures de l’ été
La triste fin des comiques
Toutes les attaques de panique
Parce que j’aimais trop le signe Femme
Leurs cœurs familiers et vulnérables
Quand la courbe et la droite s’associaient dans un langage
une profusion de lignes stimuli entre nous s’accomplissaient dans une même cage
Parce que j’aimais trop le cours des jours
Parce que je me sentais libre et libéré
Ni faim affective ni pain mouillé de la réclusion émotionnelle à perpétuité
Parce que je ne possédais rien hormis tout la joie du présent d’être ici ou là je m’en fichais
J’avais l’habitude héroïque de perdre mes passeports
En transit poursuivis par les aiguilleurs du ciel
Peu importe si mes coordonnées s’affichaient sur des projets malveillants
En temps réel un far west éloigné du temps émotionnel du temps d’un baiser
Une voile lancée sur l’atlantique et voilà une navigation solitaire qui les panique
C’est Google qui perd nos traces nos baisers
Parce que j’étais inspiré
Riche de mots
Riche en possibilités
Riche en réalités et assumant d’être souvent seul pour mieux échanger
gestuelles avec les étoiles
Parce que je n’ai jamais négocié avec l’imaginaire j’ai tout pris
De Villon Rutebeuf à Verlaine Reverdy et Pessoa
Ni trahi les promesses de l’enfance
Parce que je croyais à toute altérité
Parce qu’ impossible à vivre
Je restais un inouï inoublié attendant avec impatience l’oiseau profane
Brûlant feu follet
Avec un cœur qui frappe encore
Les yeux dans les yeux le sang dans le sang jusqu’à percer l’iris du regard féerique de l’autre…
Et me retrouver si vivant si vibrant si électrifié jusqu’au point critique où la biologie en moi s’est mise à pleurer mes excès.
©Guillaume HOOGVELD @2016 pour le texte et l’image
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