Je déserte tranquillement
il y a ici trois individus formellement anonymes et identifiés
dans la Baixa qui fourmillent à Lisbonne qui dépêchent leurs pas
ils sont pressés par leur comptabilité
le temps imparti leur est perdu d’avance
il s n’avaient pas la force nerveuse de leurs affectations
ils s’appelaient Alberto Ricardo Bernardo et autant d’ autres dans le miroir
avec leurs mémoires ajustées avec brio
ils réfléchissaient leurs alter-égos
mais aucune importance ils s’appelaient personne
ils étaient liés par le baptême de la différence et de l’exception
avec toujours ces pas précédant leurs silhouettes comme des obligations
comme une si une autorité les menaçaient
manifestes du génie le Poète se décime se découple se défigure
sans perdre rien qu’une seule fois l’accent tonique de la verticalité
une cohérence de l’être à plusieurs intimes
Pessoa nous a laissé en deçà des siens une malle assommante pour ses victimes consentantes
Dans toutes les capitales du Monde qu’il n’ a pas enveloppées de son ultimatum prêchant violence ordre regards d’un fado vers les hommes un à un qui partent en mer
que toutes les femmes pleurent sans être amères
Autant de coordonnées où il n’a pas risqué d’être intranquille en série
il vient nous dire qu’un seul homme était trop peu pour être spontanément en vie
pour ne pas finir cliché ou curiosité maladive
il me reste toutes les formes de situations probables le peu d’espace créé qu’il nous a laissé
Alors Je m’en vais tranquillement et heureusement il bruine une enveloppe me ruine le souvenir
un filet d’air et tout s’apaise il y aurait presque un Dieu assis sur les chaises trop longues
Ce qui me donne des raisons de ne plus rien attendre sinon l’atome du Royaume
Je m’en vais donc abstrait comme la lecture d’une équation à mille et ZÉRO inconnue
Rien ne sert de déconstruire les anciens
j’ai du contenir le mot vécu de ma disparition et de la perte successive des miens éblouis par une force de mots dont j’ai du recouvrer l’alphabet il y si peu
Je suis de retour dans la Capitale tout en moi d’ailleurs résonne en Majuscule ou lettre magistrale je n’ai rien à dire ni à écouter tout ce qui rôde été hiver en italique
Juste peur de la montée des eaux au niveau des étoiles sommeillantes
Je m’en vais tranquillement aussi volatile qu’un vol d’hirondelles traversant le présent pour mieux rejeter l’abîme
dressé en Delta V jusqu’aux trop courtes échelles
Se perpétuant pluriel des hauteurs à la cime
Je m’en vais coupé du monde préoccupé des exactions du réel sur ma surface tectonique
Je m’en vais aussi tranquille que quelqu’un qui aurait fait des aveux sur les pages retouchées, publicités des magazines – ou actes intimes formant un nouveau storytelling
quelqu’un qui aurait lâché sa source aux services de renseignements
qui aurait cédé sous polygraphe pour sauver son présent
sans se rétracter devant les figures acides de la peur
Tranché sur le visage d’un hologramme retouché aux arguments féminins livrés à l’arnaque des couverture
Ne vous laissez pas séduire !
Je m’en vais tranquillement compte en banqueroute avec une longueur de créanciers illimitée et inimitable
Je m’en vais sans avoir dit merci mais après avoir justifié mes actes sans le regret
Ne vous laissez pas réduire !
Que peut donc regretter un homme qui se débat dans l’intimité des filets noirs des derniers lecteurs Ô Littérature on t’a vendu pour une poignée de pixels sous compression arbitraire
France tu nous a donné les Lumières du phosphore blanc
Tu n’en a pas fini de nous mentir droit dans les yeux par l’aveuglement de ta mer à boire
Ta bible ce sont tes actes sans audace à la petite semaine
La transformation de la valeur d’estime en valeur d’échange
Cette manière bien à elle de nous contenir en traitre avec la famine d’être soi
à la petite saison de fusiller l’Esprit
alors que les pas retrouvés des poètes de Lisbonne marquent à jamais nos pavés intérieurs
Seul celui qui a su contenir un monde sait o combien il peut se mettre encore à trembler
quatre clous pour une croix
Un clou seul pour une seule pluralité.
AUTEUR : Guillaume HOOGVELD 2018
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